samedi 6 août 2011

Taka Ait Yahia

Taka


signification 


Taqa est un mot berbère qui peut être traduit en français par genévrier.

Localisation

Le village est situé en Kabylie, à une distance de 10 km de Ain El Hammam et à 50 km de Tizi Ouzou capitale du Djurdjura. En plus du genévrier la végétation de la région est assez dense, on y trouve des oliviers, des grenadiers, des arbousiers, et des figuiers.
Caractéristiques
Taka Ait Yahia est considéré comme un des grands villages de la Kabylie, au troisième rang juste après Takerboust et Taourirt Amokrane puisque le village comptait jadis sept autres hameaux :Tafrawt – Issendlene – Agouni Issad - Lemkharda – Ait Si Amara – Ait Bouthechour et Ait Ahmed, les sept hameaux faisaient partie du village qu’on surnomme Taka aux sept fronts (Taqa m sebaa iwegiden.)
À l’instar des autres villages kabyles, adrum (le quartier) constitue une forme d’organisation ancestrale, Taka compte quatre quartiers (idarma) :
  • At meloula : est le plus important composé de plusieurs familles entre autres les familles Ait Ouares, Mahiou, Ait Hamou, Lefki, Ben Chikh, Ait Saada, Ait Kaci, Kadi, Ait Saadi…
  • Iazouzen : en deuxieme position avec les familles Ait Hebouche, Iazouzen , Ait Amer , Sayad , Messaoudi, Azzi, Benhamou et Bennour.
  • Lemkharda : avec les familles Ait Ali, Ben Kaci Ali, Hamoudi, Ait Hamou Ali,…
  • At lahcene : Ait Hamadouche, kadi, Ait Amara, Ait Said, Aoudjehane, Ait Yahia.
Taka est aussi le village de Mbarek Mahiou, Ali Yahia Abdennour, Rachid Ali Yahia, Hocine Ait Ahmed, Ahmed Mahiou, Mohand Salah Youyou …
Treize fontaines égayent le village : Tala Bezrou, Meqoucha, agouni heguini, Akhemchane, Tala Guilef, Tala Tirdha, lainessar, Boudmouyene, Abbas, Tala Ybouba, Amecherir, Afarzal, Tala Lemkharda.
À Taka se trouve le mausolée de Sidi Hend Ou Lefki , un saint du village mais un autre mausolée du même saint se trouve aussi à Igoufaf, un village voisin distant de deux kilomètres.
mausolé sidi hend oulefki
Sidi Hend Oulefki
C’est étrange mais de nombreuses histoires transmises de génération en génération racontent dans leur ensemble que juste après sa mort, un conflit éclata entre les habitants du village et ceux de Igoufaf, chacune des deux parties voulait voir enterrer le saint sur le sol de son propre village. À chaque fois qu’un village enterrait Sidi hend Ou Lefki, l’autre village venait le déterrer, jusqu’à ce qu’ils trouvèrent la dépouille coupée en deux : On dit que Sidi Hend Ou Lefki s’est coupé en deux pour éviter aux deux villages de s’entretuer. On raconte aussi que, même après sa mort, tout ceux qui ont tenté de toucher à la dignité du saint ont reçu les châtiments divins les plus sévères.
Taka est aussi célèbre pour être le village de Cheikh Mohand Ou Lhocine dont le mausolée se trouve à At Ahmed.
Les jeune de Taka
Taka Ait Yahia compte la seule maison de jeunes existant dans la commune, construite bénévolement par les jeunes du village. Au lendemain des événements tragiques d’octobre 1988 « Agraw Ilmezien Taddart Taqqa » le comité de jeunes du village Taka sort d’une semi-clandestinité pour donner naissance à l’association Tagmat (fraternité). Les textes de loi peu contraignants d’alors favorisèrent un foisonnement sans précèdent d’associations de toutes natures ; les associations d’activités de jeunes comme Tagmat en Algérie étant sans doute plus nombreuses. Malheureusement, pour des raisons diverses, allant de la précarité des moyens matériels disponibles ou accessibles pour toutes les associations en plus de la récupération politique en passant par la sauvegarde d’intérêts maffieux, ont tôt fait de couler par le fond ce formidable mouvement associatif naissant. Grâce a la mobilisation de ces adhérents, Tagmat n’a pas sombré. Elle n’est jamais entrée en conflit avec les valeurs traditionnelles qui font loi en Kabylie. Elle les a épousées et assimilées dans le détail, avant de les assouplir et de les remodeler en y apposant une empreinte profonde et définitive de modernité, de fraternité de tolérance et de progrès.
Association
Tagmat, agréée par la wilaya de Tizi Ouzou le 25 janvier 1990 sous le numéro 146 suite a l’assemblée générale constitutive du 27 avril 1989. Tagmat a pour objectifs la sensibilisation et l’éducation des jeunes à travers :
  • la participation à l’action globale et permanente de la jeunesse.
  • l’organisation, le développement des activités culturelles, artistiques technologiques religieuses, scientifiques et sportives.
  • l’organisation d’activités d’information et d’éducation visant la formation complémentaire et l’insertion des jeunes.
Grâce aux efforts de ses adhérents, Tagmat s’est illustrée par la construction d’une maison de jeunes et l’aménagement d’un terrain de jeux. Pour encourager la création artistique, l’association a une troupe théâtrale qui compte plusieurs spectacles à la maison de la culture Mouloud Mammeri et dans plusieurs villages de Kabylie. L’association organise régulièrement des expositions de livres pour inciter à la lecture. elle organise aussi plusieurs manifestations culturelles, des galas artistiques pour encourager les jeunes talents.
L’association célèbre chaque année Amenzu n Yennayer le nouvel an berbère, la journée mondiale de la femme et les différentes fêtes nationales et religieuses. L’association a organisé en 1996 le centenaire de l’école de Taka et en collaboration avec les associations Tusna et Tara un hommage à un des pionniers de la chanson kabyle Taleb Rabah. L’association fait un travail de proximité au profit des enfants en créant des espaces éducatifs et en organisant des matinées et des sorties à caractère éducatives et sportives.
Tagmatt organise de façon permanente, de diverses activités sportives notamment le traditionnel tournoi du 20 août, qu’organise annuellement l’association depuis 1983.
Chaque année, l’association organise le marathon du 20 avril date anniversaire du printemps berbère 1980. Les sections d’arts martiaux (taekwondo et vo Viêt Nam) comptes plusieurs titres et champions. L’association a organisé à deux reprises le championnat de wilaya taekwondo.

Infrastructures

Les habitants de Taka disposent aujourd’hui d’une école primaire centenaire fondée en 1896, d’un collège, d’une médiathèque, d’un stade, d’une polyclinique, d’un bureau de poste et de sept magasins.

Comité de village

Pour gérer les affaires courante, un comité de village a vu le jour. Toutes les familles cotisent aujourd’hui y compris ceux qui sont installés dans d’autres villes du pays ou en France. La caisse du village a permis la réalisation de plusieurs projets, entre autres le bétonnage des différentes artères du village. Les villageois ont acheté un tracteur à benne qui assure régulièrement le ramassage des déchets ménagers.

Fêtes

Chaque année, le village organise Timechret, un rituel qui consiste à sacrifier des bovins à l’occasion de la fête de taâachourt, l’objectif est de permettre à tous les habitants du village de partager le même repas, quel que soit le rang social.
Une fête est organisée au mausolée de Sidi Hend Ou Lefki. Les problèmes du village et les différents litiges feront l’objet d’une assemblée générale organisée le même jour à Tadjmaat Oufella. Le comité de village présente alors son bilan, les villageois décident des actions et des projets à mener dans l’intérêt du village, en plus de la manière et de la procédure dont les différents projets seront réalisés avec des appels d’offres ou par l’organisation de volontariat.

L’école primaire de Taka

Il y a plus d’un siècle et demi, une force impérialiste a décidé qu’il fallait se donner plus d’envergure et de rayonnement. La France débarquait à Sidi Feredj et les turcs remirent les clés de la cité. Cependant il ne suffit pas d’envahir, il faut convaincre aussi. L’implantation d’écoles pour indigènes a été l’un des axes d’une stratégie coloniale dans le but de rallier des autochtones qui n’avaient jusque là pas d’accès au savoir. Ainsi en 1896 l’école de Taka fut implantée sur un site qu’on appelait le cimetière des At Azzi, le lieu s’appelait s’appelle toujours ldjamaa Ibuba.
plusieurs cadres de la nation ont été formés à l’école de Taka